L’humoriste Alain Buttigieg promène ses malheurs sur la scène des Vendredis
pour rire tout le mois de février. Sous son air angoissé, et à la limite de la rupture, Alain Buttigieg se fond
tranquillement dans un personnage furieusement
contemporain. Son orchestre de rhythm’n blues sous la main,
ceinture cloutée à la taille,le comédien arpente la scène
pendant une bonne heure et une bière pression.

« Le rire est le propre de l’homme…se compliquer la vie aussi ! »
Ainsi présente-t-il son numéro de perpétuel naufragé.
Il ne faut pas grand-chose au bonhomme pour tomber dans l’absurde ou le comique de situation.
Curieux et imprévisible, l’humour de Buttigieg est un savant mélange d’engagement,
de provocation et d’autodérision, une sorte d’ovni voyageant entre
Patrick Braoudé et Guy Bedos…
La maternité, les médecins, les religions, sa propre femme, ou les spectateurs,
il n’épargne rien ni personne, et le tout avec un certain talent.

Alain Buttigieg nous prouve qu’on peut rire de tout même des farces
les plus délicates.Ce risque là, il n’a pas eu peur de le prendre
et a transformé l’essai. Vraiment chapeau !
Ses textes sont d’une grande classe humoristique.
Dans le difficile exercice de l’absurde, Alain Buttigieg est
simplement délicieux surtout lorsqu’il s’allie avec celui de l’humour noir.
Ce spectacle d’Alain Buttigieg reste une perle textuelle,
insupportablement drôle comme on n’en voit malheureusement
que très peu souvent.
Arrivé à maturité, ce one-man-show devrait être une des perles rares
du circuit des cafés-théâtres.